Au milieu des troubles qui secouent présentement le Moyen-Orient, les responsables du gouvernement israélien et de la sécurité sont tranquillement assis à discuter d'une stratégie inhabituelle qui ferait passer l'avenir des Palestiniens vers le pays qui devrait être le leur: la Jordanie. Avec des chances d'une solution négociée pour deux États aussi faible qu'elles le sont actuellement, l'ancien ministre de la défense Moshe Arens, le député Arieh Eldad et président de la Knesset Reuven Rivlin, ressucitent enfin le seul et unique modèle viable pour une paix régionale: la Jordanie est la Palestine !
Ces responsables israéliens craignent qu'une Intifada puissent éclater des deux côtés du Jourdain, et ils cherchent à en faire autant un problème jordanien qu'Israélien.
En Février, Human Rights Watch, défenseur auto-proclamé du monde des droits des minorités, a produit un rapport de 60 pages intitulé, "apatrides Encore une fois: les jordaniens d'origine palestinienne déchu de leur nationalité." Le document expose en détail la façon dont la Jordanie prive ses citoyens venus de Jérusalem et plus globalement de Judée et de Samarie, de leurs droits fondamentaux, tels que l'éducation et la santé.
Il va sans dire qu'aucune attention n'a été portée sur ce rapport pourtant colossal.
Les analystes israéliens craignent que si le gouvernement jordanien devienne enfin représentatif de sa population, cela fasse de la Jordanie un gouvernement dont 72% de ses membres seront palestiniens… Et la Jordanie démocratique d'après "printemps arabe" deviendra alors la Palestine de facto.
La notion d'une entité politique palestinienne contrôlée en Jordanie n'est pas nouvelle. De la guerre d'indépendance israélienne, en 1948 à la guerre des Six-Jours en 1967, les politiciens israéliens, à gauche et à droite, avaient tous cette politique de Jordanie palestinienne en tête.Ils ont d'ailleurs proposé que la Jordanie devienne la patrie palestinienne régulièrement. Les responsables israéliens ont proposé divers scénarios pour une confédération jordano-palestinienne, incluant un partie de la Judée et de la Samarie.
Pour être certain de ne pas avoir a intégrer les palestinien dans la vie sociale jordanienne, dans les années d'après guerre de 6 jours, la monarchie hachémite à mis en place des règles d'apartheid anti-palestiniens très strictes. yasser Arafat, le leader de l'OLP s'en était alors prit à la souveraineté nationale en la contestant. C'est là que le Royaume à bloqué la libre circulation des palestiniens depuis la Judée et la Samarue, avec le but unique de préserver le royaume jordanien de la menace politique palestinienne.
Dans une certaine mesure, les Jordaniens ont renoncé à toute prétention sur les Territoires Disputés en 1988, ont soutenu la création de l'Autorité palestinienne dans le début des années 1990, puis ont fait la paix avec Israël en 1994 dans une tentative pour éviter de nouvelles arrivées massives de palestiniens chez eux.
Dans une certaine mesure Jérusalem a longtemps considéré la monarchie hachémite comme tentant de maintenir la stabilité et la sécurité des deux côtés de la rivière Jourdain. Les deux Amman et Jérusalem, reconnaissent que leurs besoins de sécurité sont indissociables. La Jordanie a bénéficié de périodes de calme relatif et de la prospérité en Israël. En conséquence, les forces de sécurité jordaniennes ont été de plus en plus impliqués en Judée-Samarie, où ils effectuent des séances de formation conjointes avec les forces palestiniennes. C'était un deal gagnant-gagnant-gagnant pour la Jordanie, Israël et les Palestiniens.
Le problème est maintenant que le pouvoir traditionnel jordanien est mécontent de la montée de l'influence palestinienne dans le pays. Les chefs tribaux haïssent la reine Rania, née au Koweït d'une famille originaire de la Palestine britannique. Trente-six de ces chefs de clan ont publiés leur rejet de la reine et de ses positions, craignant fortement qu'elle veuille permettre d'accélérer une prise de pouvoir lente mais certaine des palestiniens dans le royaume.
Avec l'espoir de voir une solution de deux peuples pour deux états faner, cette solution est visiblement la meilleure. Et les jordaniens (dont 72% sont donc palestiniens), ne seraient pas contre prendre le pouvoir en Jordanie et renverser le roi qui a été placé là par la bienveillance occidentale.
Le problème est que cela pourrait encourager les groupes palestiniens radicaux, ainsi que les Frères musulmans, qui tirent une grande partie de leur pouvoir des Palestiniens déçus de Judée et de Samarie. Avec la montée de ces groupes en Jordanie, l'accord de paix entre Amman et Jérusalem serait en péril.
Néanmoins, aussi inconfortable que cela puisse être pour les Palestiniens, les Israéliens et les Jordaniens d'admettre, l'option jordanienne pourrait être la meilleur dont ils disposent.